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TDAH chez l'adulte

Particularités

 

1. Mauvaise estime de soi, de confiance en soi, d’affirmation de soi 

 Le TDAH dégrade souvent 2 ou 3 des niveaux d’assurance suivants :

  • l’estime de soi : savoir accepter ses forces et ses faiblesses (et notamment les symptômes TDAH)

  • la confiance en soi : savoir que l’on possède les ressources nécessaires pour faire face aux situations

  • l’affirmation de soi : oser exprimer ses idées, sentiments et besoins pour s’épanouir avec les autres.

 

Une enfance pleine de remontrances ou d’humiliations (paresseux, mauvais travailleurs, stupides ou un peu fous, bizarres, fantasques, incontrôlables …) ainsi qu’un début de vie d’adulte parsemé d’échecs entrainent souvent un sentiment d’infériorité.

Sans compter sur l’irrégularité en termes d’énergie, d’humeur et de concentration qui les font douter par rapport à leurs projets et leurs relations avec les autres.

 

Beaucoup se dévalorisent sans arrêt et ne vivent que pour le regard ou l’approbation des autres pour compenser ce sentiment d’infériorité. Ils passent leur temps à jouer des rôles pour plaire aux autres, ne pas déplaire, ne pas passer pour un idiot, avec des rôles différents selon les gens et les situations, sans arriver à s’affirmer.

Les conséquences de leur dévalorisation permanente sont nombreuses.

Ils ne savent pas refuser, ne veulent pas décevoir, vont se faire exploiter par les autres ou vont être sujets à des injustices (quelquefois imaginaires), des brimades de la part des autres, jusqu’à ce qu’ils se rebellent, maladroitement souvent, et vont être étiquetés associables. À terme, ils peuvent développer inconsciemment un sentiment de méfiance permanent qui les conduit à la solitude. Beaucoup ne vont pas oser aller vers leurs talents et se contentent d’une vie conventionnelle qui leur semble peu épanouissante, mais qui peut toutefois leur éviter de grosses déceptions.

 

Certains ont une estime de soi de façade (enfants tyrans plus jeunes ?) et se mentent en pensant qu’ils sont au-dessus du lot. Mais leur manque de confiance en eux les paralyse souvent dans leur vie courante et les rend impulsifs voire violents physiquement ou verbalement. 

 

Pour certains heureusement, des parents ou des enseignants plus compréhensifs dans leur jeune âge ont pu atténuer cette dévalorisation personnelle, pour encourager et guider l’enfant, puis l’adolescent et l’adulte vers son potentiel. Pour certains, une bonne intelligence cérébrale (plus rarement une bonne intelligence émotionnelle) les a aidés à trouver une voie adaptée à leurs troubles, par exemple à travers un emploi ou un loisir épanouissant mettant en œuvre leurs talents de créativité. 

 

Ils ressentent très souvent une incapacité à fonctionner à plein régime, par rapport à leurs QI ou leur capacité à comprendre rapidement les choses. Le potentiel spécifique des adultes TDAH, orienté autour de la créativité et l’intuition, est souvent mal exploité. Ils se retrouvent dans des activités classiques demandant de la rigueur et de la régularité qui ne leur correspondent pas. D’autant plus qu’ils peuvent passer toute leur vie à coté de leurs vrais talents, qui pourraient être mis en valeur en faisant des choix parallèles ou plus osés. Leur manque de confiance en eux est souvent un obstacle.

Beaucoup n’arrivent pas à poursuivre un projet de vie durable et cherchent inlassablement de nouvelles voies professionnelles et sentimentales avec un sentiment d’insatisfaction fréquent. Souvent, quand ils arrivent à l’objectif qu’ils s’étaient fixés, celui-ci leur parait bien fade par rapport à l’émotion de départ qui les avait poussés à y aller. C’est l’imagination ou le chemin pour arriver à l’objectif qui les motive et les concentre. Quand ils y arrivent, ils en veulent toujours plus, et ne profitent pas des gains liés à l’atteinte de leur objectif. Certains se tirent même une balle dans le pied au moment d’atteindre leur objectif, en adoptant au fil du temps un comportement autodestructeur, symptôme qui caractérise plus spécifiquement le trouble borderline (trouble de la personnalité limite).

 

Ce sentiment de ne pas s’accomplir et de ne subir que des échecs est lié à une stratégie de compensation qu’ils ont adoptée très tôt, consciemment ou inconsciemment. Ils peuvent avoir une vie normale aux yeux des autres, c’est l’interprétation qu’ils font de leur vie et des situations de vie qui est souvent déformée. Certains font le point sur leur vie plusieurs fois par jour et ils bouclent là-dessus, au lieu d’apprécier leurs petits succès et développer ainsi un sentiment de gratitude. Beaucoup ont le syndrome de l’imposteur même s’ils réalisent finalement ce qu’on leur demande au dernier moment. 

 

Il en résulte un sentiment d’insatisfaction quasi permanent surtout s’ils se sont mis en quête d’accomplissements non en phase avec leur TDAH, avec des ambitions basées sur les valeurs de la société ou de leurs parents (en phase ou en opposition), accentuées par leurs pics d’optimisme trompeur. S’ils n’apprennent pas à observer avec du recul leur système de pensées et d’émotions, ce sentiment risque de les accompagner dans la deuxième partie de leur vie, avec des souffrances psychiques ou l’impossibilité d’atteindre une certaine sérénité en prenant de l’âge.  

 

Malgré un intérêt pour tout ce qui traverse leur esprit, ils se dispersent puis s’essoufflent, et tombent souvent dans des périodes inactives (hypo actives) où l’ennui et la frustration prédominent. Les pensées vont trop vite dans leur tête pour en attraper une, ou bien elles sont trop nébuleuses pour agir. Ils ne trouvent pas assez de plaisir ou de motivation dans leurs relations et activités quotidiennes ainsi que les tâches incontournables d’un projet. Alors ils plongent dans l’ennui que les vrais hyperactifs vont souvent éviter en continuant à se disperser, alors que les hypo actifs vont opter pour le désœuvrement.

 

Beaucoup  développent une intolérance à leur frustration qui se concrétise en énervement interne ou externe, pour certains en colère et pour d’autres en rumination interne voire en déprime chronique.

 

Ils n’ont pas la capacité à maintenir leur motivation pour leurs projets sur une longue période.  Ils perdent beaucoup d’énergie dans l’ennui avec, soit une cogitation mentale incessante, soit une hyperactivité non productive, qui leur procure des émotions négatives. Celles-ci peuvent être la peur du rejet ou de l’humiliation, des pensées de critiques ou ressentiment envers les autres, de la culpabilité de ne rien faire ou de perdre son temps, etc…). Ces pensées sont très fluctuantes et peuvent être positives ou neutres en début de vie d’adulte, mais d’échecs en échecs (de leurs points de vue du moins), elles deviennent souvent fixes et négatives et peuvent se transformer en névroses en prenant de l’âge.

 

Ils alternent avec une impatience exagérée ou une passion extrême quand ils se connectent enfin à quelque chose, avec une hyper focalisation, un plaisir immédiat, ou une promesse de solution pour leur avenir. Ils veulent des résultats rapides et enchainent les illusions et les désillusions, au lieu de passer en mode réalisation qui leur apporterait de vraies satisfactions. Certains se définissent un objectif quasi obsessionnel qui peut consister à reprendre des études laborieuses pour atteindre le métier qui leur semble idéal.  

 

Pour finir, il peuvent développer un auto-sabotage fréquent, c’est à dire abandonner d’un coup ce qui les a captivés pendant des heures, parfois des jours ou des mois, même si c’est sur le point d’aboutir (avant l’examen par exemple), même s’ils ont eu ce qu’ils voulaient, comme si le but une fois atteint perdait d’un coup son intérêt de départ. Certains ne fonctionnent bien qu’en mode gratuité ou individuel et s’arrêtent quand arrive un enjeu financier ou relationnel, même s’ils ont besoin d’argent et de relations humaines. D’autres abandonnent quand les phases créatives de leur projet sont terminées, en refusant de passer en mode réalisation pour mener à bout leurs idées.  

 

Dans les relations amoureuses ou amicales, cela peut se concrétiser par une insatisfaction systématique car le processus de séduction ou l’espoir de se sentir mieux à deux est bien plus gratifiant que la relation elle-même quand elle se réalise. Dans le domaine professionnel, ils ont besoin de nouveaux horizons et pratiquent souvent la  politique de la terre brulée, où ils ne veulent même pas capitaliser sur ce qui les a passionnés précédemment.

 

      2. La distraction

La distraction est un symptôme majeur de ce trouble : toujours dans leurs pensées et rarement concentrés sur la tâche en cours, certains oublient leur RDV, perdent leurs objets, ont des accidents de voiture et sont maladroits en général quand ils sont en mode routine. Ils sont plus  malchanceux que la moyenne, certains sont de vrais chats noirs car l’inattention génère souvent des problèmes. Une minorité seulement reste insouciante ou amusée par cela.

Pour la plupart, c’est une inquiétude permanente et des aléas quotidiens dans leurs vies. D’autres sont conscients de cela et l’évitent avec une discipline quasi militaire, utilisant leur surplus d’activité mentale pour tout optimiser afin de ne rien perdre et ne rien oublier, ce qui peut aller jusqu’à un trouble obsessionnel compulsif

A l’opposé, Ils peuvent être hyper-focalisés sur ce qui les attire ou motive pendant quelques minutes, heures, jours, mois, en s’isolant exagérément, en se concentrant exclusivement sur cette chose à l’exclusion de toutes les autres. Ils en oublient parfois de manger et dormir et ignorent leur entourage jusqu’à être agressif. Cette hyper-focalisation est le moyen qu’ils ont trouvé au fil du temps pour arriver à se concentrer.

 

Certains arrivent à réaliser des choses extraordinaires et même devenir célèbre, même si cela ne les satisfait pas longtemps en général. Mais cela les empêche souvent d’avoir une vision plus large et plus équilibrée de la vie qui pourrait consister à la construction d’une famille par exemple, au lieu d’hyper-focaliser exclusivement sur leur travail.

Pour eux, une même tâche peut donc être difficile à commencer (distraction) et ensuite être difficile à arrêter car ils ont dû passer entretemps en mode « hyper-focalisation » pour l’exécuter.

 

La distraction et l’hyper-focalisation, bien qu’opposées, sont les deux formes principales de non maîtrise de l’attention, d’après les spécialistes de l’attention. L’attention normale serait celle qui permet d’avoir une attention partagée face à ce qui arrive à nos sens sans être perturbé par les pensées et émotions, avec une notion de priorité et d’urgence pour bien gérer les interruptions. L’attention normale permettrait une concentration durable sur des tâches routinières, sans hyper-focaliser ni papillonner vers des actions plus plaisantes ou addictives. 

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